Notre Ambassadrice Bibliothérapie jeunesse au Canada
CLAUDIE-ANNE BOURQUE
Québec - Canada
C’est en parcourant les rayons des bibliothèques pour créer un atelier d’écriture que j’ai emprunté le livre Bibliothérapie jeunesse : une approche expressive et créative. Ce livre m’a ouvert les portes d’un univers fascinant, et c’est ainsi que je me suis inscrite à la formation en e-learning. La formation m’a conduite sur un chemin dont j’ignorais l’existence. Elle m’a appris à construire un atelier en plaçant le livre de fiction et le questionnement socio-affectif au cœur de mon approche.
Grâce aux livres, j’arrive ainsi à me laisser emporter dans un univers parallèle qui me fait envie et vers lequel je réussis à m’échapper. Je pense que c’est bien là le rôle de la création littéraire dans la vie : une échappatoire, une façon de vivre différemment de sa réalité. Je sais de quoi je parle ; mon parcours de vie s’avère en soi plutôt atypique. Étant née avec des problèmes de santé dont l’origine demeure inconnue, je suis également dyspraxique moteur et dyscalculique. J’ai donc appris très tôt à me réfugier dans mon imaginaire.
Suite à l’obtention de mon DEC, la pandémie m’a permis d’écrire de façon régulière et de me concentrer sur des projets créatifs. J’ai finalement postulé comme tutrice en français auprès des élèves du primaire et du secondaire via une plateforme d’aide scolaire à distance. Un emploi qui me convient très bien en plus de me stimuler au quotidien. À présent, je me lance dans l’animation d’ateliers littéraires, créatifs et de bibliothérapie afin de promouvoir la littérature jeunesse. Les sujets que je préfère aborder lors de mes interventions sont généralement le pouvoir des livres, l’amitié, la famille, la solitude, sans oublier l’inclusion ainsi que la différenciation. J’apprécie également utiliser la fantasy puisqu’il s’agit de mon genre de prédilection. Lorsqu’on est passionné, les jeunes le sentent et c’est précisément là que peut s’incarner la transmission des savoirs.
Sans cette quête perpétuelle à évoluer entre les cases définies par la société, Motsdagogie n’aurait sans doute pas vu le jour. Car c’est précisément la raison pour laquelle j’ai remué ciel et terre pour lancer cette entreprise ; ma passion pour les livres, évidemment, mais aussi cette mission de créer un projet à notre image, qui convient à notre rythme et à nos besoins. De montrer qu’il est possible de réaliser ses rêves même en empruntant un chemin plus long et sinueux. La destination atteinte en vaut tous les efforts !
En parallèle, j’ai poursuivi plusieurs de mes rêves dont celui, très cher à mon cœur, d’apprendre la langue des signes québécoise (LSQ). Cette langue née et adoptée par les sourds et malentendants m’a toujours fascinée. Au bout de deux ans, me voilà désormais en possession des cinq niveaux de formation nécessaire pour œuvrer en milieu professionnel. Sans cesse, je m’intéresse au sujet en lisant tout ce qui me tombe sous la main… Ce qui signifie, en vérité, très peu de choses en fiction jeunesse.
C’est l’une des raisons qui m’a d’ailleurs poussé à créer le volet Mots Signés ; celui de sensibiliser le public à la langue des signes et à la différenciation en général. Dans cette optique, Mots-à-Maux poursuit également cet objectif : mettre à l’avant le thème de la différence auprès des jeunes en leur présentant des œuvres aux émotions fortes et à la réflexion profonde grâce à l’approche de la bibliothérapie. Détentrice d’une formation sur le sujet, mon enthousiasme face à ce volet est palpable ; dès que j’ai entendu parler de cette formule d’aide thérapeutique par les livres, j’ai réalisé que sa méconnaissance au Québec offrait des possibilités de projets infinis. Ce secteur d’activité me correspond tout à fait et il me tarde de vous en faire la démonstration au cours des prochains mois !
Quant aux deux autres volets, à savoir les fins Mots de l’histoire et Impromots, durant les ateliers, le plaisir sera de mise, l’accent n’étant pas centré sur la grammaire, les accords et autres spécificités de la langue française telles que vues en classe, mais plutôt sur la manière d’imaginer et de raconter une histoire que ce soit par l’écriture ou l’improvisation.
J’ai sans conteste énormément de choses à dire (cette notice biographique est d’ailleurs beaucoup trop longue!) et j’espère avoir la chance de transmettre un peu de mon vécu et de ma passion au fil des nombreux ateliers et animations à venir. J’espère qu’ils inspireront enfants, adolescents et travailleurs du milieu à créer, imaginer et oser !



